Quels outils pour automatiser son brassage ?

Je vais essayer de faire un récapitulatif que je mettrais à jour des différentes solutions qu’on peut utiliser pour automatiser son brassage que ce soit avec une All In One ou un système plus complexe. Je ferais le distingo entre ce que j’utilise (soit chez moi soit que j’ai déployé dans des brasseries inconscientes partenaires

Asservissement de la fermentation

Evidemment pour le suivi de la fermentation, un bon vieil iSpindel ou équivalent (avec ou sans répétiteur) mais ça ne fait pas tout.

Pour l’asservissement, il y’a pas mal de solutions (dont CraftBeerPi dans sa version 4) mais mon petit chouchou (celui que j’utilise chez moi) c’est Fermentrack. Ca tourne sur un Raspberry Pi et ça permet d’avoir plein de petits contrôleurs indépendants, chacun piloté comme on veut.
On définit des « Profils de Fermentation » sur plusieurs jours/semaines (avec la température de la bière ou celle de l’enceinte en consigne) avec des paliers etc et ensuite on lance. Les contrôleurs pilotent et renvoient les infos. Un éventuel iSpindel envoie les infos de densité.

Perso, je pilote avec BrewPi-ESP8266 : en gros dans un petit boitier, on met un ESP8266, 2 relais et on vient brancher 3 capteurs de température (Bière, Frigo, Extérieur) et on pilote 2 prises (une pour le chaud, une pour le froid). Le petit boitier discute avec Fermentrack et ajuste en fonction le pilotage (Chaud/Froid/Idle) pour respecter la consigne.

Quelques trucs si le iSpindle ne fonctionne pas

Même si on s’applique du mieux qu’on peut et qu’on y met autant de cœur et d’amour que quand on fait des crêpes, parfois, le iSpindle il ne veut pas marcher…

Je vais essayer de mettre ici quelques unes des pistes pour résoudre les soucis les plus communs ainsi que quelques astuces pour aider à la résolution.

Je n’arrive pas à me connecter sur LittleBock

  • Vérifier que vous avez bien mis iSpindle (LE) et non pas iSpindel (EL) dans l’api (/api/log/ispindle/XXXXX/YYY)
  • Plus besoin d’être premium \o/
  • Vérifiez que c’est attaché à un brassin

J’ai une densité qui est toujours à 1.004

  • S’assurer que si c’est BrewFather on a bien SG dans le nom du iSpindle
  • Quelle que soit la version du FirmWare, il est toujours bon de vérifier rapidement qu’on a moins de 100 caractères dans le polynôme

Mon iSpindel communique une fois et plus du tout après

  • Est ce que le D1 mini/ESP8266 est buggé ?
    • Normalement, vos artisans préférés (Coucou Matthieu & Christophe & les autres) ont fait attention
    • Pour tester, il faut flasher (je fais un paragraphe là dessus plus bas) un sketch Arduino tout simple (soit sur un D1 sur une planche à clous avec une Diode entre RST et D0 soit sur un D1 déjà monté dans un iSpindel)

void ICACHE_RAM_ATTR handleInterrupt();
void setup() {
Serial.begin(74880);
// Wait for serial to initialize.
while(!Serial) {
Serial.println("…");
}

// Deep sleep mode for 10 seconds, the ESP8266 wakes up by itself when GPIO 16 (D0 in NodeMCU board) is connected to the RESET pin
Serial.println("I'm awake, but I'm going into deep sleep mode for 10 seconds");
ESP.deepSleep(10e6);
}

void loop() {
}

En prenant des traces, vous devez voir apparaître à intervalles fixes (toutes les 10 secondes) le message « I »m awake, but I’m going into deep sleep mode for 10 secondes ».

Un dingue me demande de prendre des traces !!!

  • Ce n’est pas compliqué mais je pars du principe que vous avez un PC (promis je vais mettre à jour pour Mac) (Petite vidéo d’explication mais en Anglais)
  • ATTENTION : Prendre des logs implique (si l’iSpindel est bien monté) de sortir celui ci de son tube. Donc de faire une opération « Calibrate » (pas nécessairement une calibration complète mais c’est toujours bien, ça occupe et ça fait vivre les marchands de sucre)
  • D’abord on enlève la batterie. Que la diode aie été enlevée ou pas, c’est toujours mieux
  • Ensuite on trouve un câble micro USB qui fait données (pas juste un câble qui fait chargeur)
  • On branche le câble sur le PC et sur le iSpindel. Normalement ça fait un bruit sur le PC et on peut voir apparaître dans les Ports du PC (dans le gestionnaire de périphériques ) un bridge UART vers USB (basé sur un CH340x/CP210x), c’est le port dont on se servira pour prendre les traces.
  • Si on n’a jamais fait de la prise de traces en mode série, on va chercher Putty et on l’installe sur son PC
  • Une fois installé on le lance et on choisit SERIAL, on met le port COM trouvé dans le gestionnaire de périphériques et on met 115200 comme vitesse
  • Avec tout ça normalement, vous devriez voir arriver des traces « propres » et exploitables
              FW 6.3.1
2.2.2-dev(38a443e)
Worker run!
mounting FS... mounted!
reading config file
parsed config:
{"Name":"iSpindel000","Token":"","Sleep":900,"Server":"","API":0,"Port":80,"Channel":0,"URI":"","DB":"ispindel","Username":"","Password":"","Job":"ispindel","Instance":"000","Vfact":191.8,"TS":0,"OWpin":12,"POLY":"-0.00031*tilt^2+0.557*tilt-14.054","SSID":"","PSK":"","Offset":[0,0,0,0,0,0]}
offsets not available
Boot-Mode: Deep-Sleep Wake

woken from deepsleep, normal mode
Samples:42 min:80.24 max:81.77 time:755
x: 2858 y: 17268 z: -1188
Tilt: 81.13
Tacc: 28.17
Volt: 3.71
Temp: 28.25
Gravity: 29.10
IP: 192.168.0.108

Connecter son iSpindel à LittleBock

Perso j’utilise à la fois BrewFather et LittleBock. BF a un bon mode d’emploi/tutoriel pour connecter l’iSpindel, LittleBock un peu moins.

Je me suis largement inspiré de ce qu’a fait Matthieu Bouniol (allez lui acheter des iSpindel !) et du blog Comment Brasser Sa Bière

  • Avant toute chose
    • iSpindel chargé plein pot
      • Pour charger, on dévisse le bouton, on connecte un câble USB (de téléphone ou autre chose) et on attend que la led de charge qui est rouge quand ça charge devienne bleue/verte
    • iSpindel calibré
      • Voir mon poste sur le calibrage
      • Polynôme saisi dans la partie Configuration du iSpindel
  • Avant de commencer à jouer avec le iSpindel
  • Cliquez sur Ajouter un iSpindle
  • Donnez lui un nom et choisissez Densité comme unité de calibration

Ca vous donne une URL sous format /api/log/ispindle/XXXX/YYYY, notez là pour plus tard

  • MAINTENANT on passe sur le iSpindel
    • On l’allume (avec l’interrupteur)
    • On regarde si on n’est pas en mode configuration
      • Comment on sait qu’on l’est ? La LED Bleue du iSpindle clignote 1 fois par seconde à peu près sans s’arrêter et vous devez voir un réseau WiFi qui s’appelle iSpindle dans les réseaux disponibles
      • Si vous n’êtes PAS en mode configuration, vous y passez
      • Comment ?
        • On met en court circuit 2/3/4 fois de suite rapidement les « pinoches de reset » (voir mon post calibration et celui montage)
        • On y est quand ça clignote bleu

  • Une fois en mode configuration, depuis un PC ou un téléphone, connectez vous au réseau iSpindel qui apparaît.
  • Soit une page s’ouvre automatiquement ou votre téléphone vous dit « cliquez là pour vous connecter » soit vous allez sur l’adresse du portail captif 192.168.4.1
  • Allez sur la page CONFIGURATION
Portal
  • Choisissez un réseau Wifi (celui que l’iSpindle va utiliser à terme)
    • En cliquant dessus, ça remplit automatiquement le SSID
    • Dans Password, rentrez la clé de votre réseau Wifi (en faisant bien attention)
  • Sur le même écran donnez un petit nom (sans espace) à votre iSpindel
  • Pensez aussi à mettre un intervalle de rafraîchissement raisonnable. LittleBock et BrewFather filtrent tout ce qui est sous les 15 minutes (voire blacklistent). Avec 15 minutes et une bonne réception Wifi, ça tient facile 3 semaines voire plus. Après, 30 minutes voire une heure, c’est bien aussi …
Setup

  • Pour envoyer les données sur LittleBock
    • Choisissez un service HTTP
    • Server Address : www.littlebock.fr SANS Http/https
    • Server port : vous laissez 80
    • Path / url : vous vous rappelez le /api/log/ispindle/XXXX/YYYY du début ? BINGO c’est là qu’on le colle ! (Attention à bien mettre ispindle (LE) et non pas ispindel (EL) sinon, ça ne fonctionne pas 😀 )
    • Vous appuyez sur save

L’iSpindel va « redémarrer ». La led bleue va clignoter rapidement quelques secondes puis s’éteindre avant de s’allumer une seule fois (en gros, sortie du mode config, passage en mode normal, réveil, mesure, envoi des données).

Si vous avez la patience (ou si vous êtes des filous qui n’ont pas mis 900 secondes mais 10 ou 30) vous verrez que la led bleu s’allume à chaque fois que ça prend et envoie une mesure

Pour vérifier, sur littlebock ça doit être en vert, vous donnez une tension, une densité et une température. Une fois accroché à un brassin, ça donne un degré d’alcool et une atténuation.

Voilà.

Comme d’habitude, des questions ?

email / Twitter / BrassageAmateur.com etc

Une fois fabriqué, faut calibrer !

C’est bien beau d’avoir soudé toi même ton iSpindel (ou de l’avoir commandé à un escroc qui ne les calibre pas 😀 ) mais maintenant si tu veux t’en servir pour suivre précisément ta fermentation et pas juste la tendance (et chercher le plateau), il faut que tu le calibres.

Mise à jour 15/01/2021 : Les « erreurs » et questions courantes

Alors déjà les outils informatiques

le iSpindel Calibration Tool : Là vous rentrez les différentes valeurs mesurées (j’explique après) à chaque palier et ça vous donne les différents polynômes possibles (1er, 2ème, 3ème degré).

la Feuille Excel qui fait le job : la même mais en OffLine

LE tableau magique qui permet de savoir combien de sucre il faut mettre pour avoir la densité qui va bien

Ensuite, les outils « physiques »

  • de l’eau
  • du sucre (beaucoup de sucre)
  • un contenant pour faire flotter le iSpindel : un seau de produit de piscine ou de choucroute (oui bon ça va), un grand cul de poule, une grosse cocotte. En gros faut 20/25 cm de diamètre et autant en hauteur pour être tranquille.
  • un densimètre (ou un réfractomètre mais je préfère le densimètre)
  • une feuille
  • un crayon pour être sûr
  • un téléphone ou un PC avec une connexion WiFi avec le iSpindel (Sinon créez vous un compte sur Ubidots avec version gratuite mais bon c’est plus relou)

Comment ça marche ?

L’idée c’est d’avoir des points pour avoir une courbe de régression polynomiale qui permet d’avoir une approximation de la fonction qui donne la Densité Spécifique en fonction de l’angle d’inclinaison du iSpindel

Le plus simple c’est d’avoir au moins 4 points, ça permet d’avoir un polynôme de degré 3.

Un point c’est quoi :

  • Une densité connue, mesurée au densimètre à 20° (ou corrigée si pas à 20°)
  • Un angle d’inclinaison du iSpindel dans le liquide dont on connait la densité

Après, il faut être conscient que de toute façon, il y’aura des zones où on n’aura pas la vérité en terme de précision. Donc il faut choisir ses combats en terme de « zone de meilleure précision ». Et il faut toujours faire une mesure au densimètre/réfractomètre pour être sûr aux étapes importantes.

Donc 4 points.

  • Le plus simple, l’évident, c’est l’eau pure, le 1.00000.
  • Ensuite il faut prendre un point très haut, avec une densité super élevée, un liquide saturé de sucre 1.060 voire plus. Celui là, gardons le pour la fin.
  • Après soit on cherche la précision sur les fins de fermentation (1.010 à 1.020) et dans ce cas faut essayer d’avoir 2 mesures dans cette zone là (une à 1.010, une à 1.020) soit on la veut en cours de fermentation et dans ce cas prendre 1.010 et 1.040 c’est bien aussi

Pas à Pas

  • Charger le iSpindel PLEIN POT
  • Allumer le iSpindel
  • le mettre en mode config (court circuiter les 2 pinoches à côté de l’interrupteur)
Les pins de reset
  • Une fois en mode config (la led bleue du D1 mini clignote rapidement), se connecter sur le iSpindel avec votre téléphone/PC
    • Pour se connecter :
      • Quand il est en mode Configuration, le iSpindel crée un réseau Wifi « local » qui s’appelle iSpindle
      • Depuis votre téléphone/PC, il faut se connecter sur ce réseau
      • Sur un téléphone Android, à la connection, ça envoie directement sur le portail captif qui va bien
      • Si vous êtes sur Apple ou sur PC, une fois connecté au réseau, il faut aller sur la page http://192.168.4.1
  • Poser le iSpindel (bien fermé) à plat sur une table, un marbre etc
  • Aller dans le menu « Maintenance » et choisir « CALIBRATE »,ça règle les décalages et étalonne le 90°
  • Une fois Calibré, mettre le iSpindel dans votre récipient rempli d’eau « pure » (vérifier au densimètre que c’est bien à 1.0000) et en restant sur l’écran « sortie de calibration » noter l’angle une fois que le iSpindel est stable dans le liquide
  • Pour les autres mesures, sans éteindre le iSpindel, rajouter plein de sucre (en vous inspirant du tableau magique), remuer bien pour dissoudre le sucre, faites une mesure au densimètre, attendre que le iSpindel se stabilise, noter l’angle.
  • Donc on se retrouve avec 4 couples densité/angle, on les saisit dans l’outil de calibration
  • En retour on a des polynômes de degré 1,2 et 3. On les copie pour les avoir pour plus tard (Soit on les copie les 3 soit on garde JUSTE celui qu’on veut. Celui qu’on veut, c’est celui qu’on saisira).
  • On sort de l’écran calibration
  • On va dans configuration
  • Tout en bas, on a une case POLYNOMIAL
  • On y saisit le polynôme en faisant attention (donc un des 3 polynomes de plus haut. Soit un ax+b, soit un ax²+bx+c soit un ax^3+bx^2+cx+d)
    • 100 caractères maximum (corrigé en 6.4)
    • Normalement on peut utiliser ^2 ^3 mais si ça ne marche pas, mettre tilt*tilt et tilt*tilt*tilt
    • On met des POINTS pas des VIRGULES
  • Tant qu’on y est, on s’assure qu’on a une fréquence de rafraîchissement « raisonnable » (genre 900 secondes soit une fois toutes les 15 minutes)
  • On sauvegarde. A partir de là, on a un iSpindel équilibré et calibré.

FAQ

  • C’est quoi le polynôme et à quoi ça sert ?
    • Si on a 2 points, on peut tracer une droite entre les deux, c’est un polynôme de degré 1 (ax+b) qui si on a d’autres points peut faire une plus ou moins bonne approximation (moyenne, tendance etc)
    • Si on a 3 points ou plus, on cherche la fonction F de l’angle (tilt) telle que pour tous les couples Tilt/Densité de points (Ti, Di) , on ait F(Ti) = Di.
    • Cette fonction va être un polynôme sous forme a*x^3+ b*x²+ c*x + d ou a*x²+b*x+c
    • Il va être super rare de tomber sur a,b,c,d tels que pour tous les points de calibration on tombe exactement.
    • L’outil de calibration vous montre les erreurs que ça donne pour chaque degré.
  • J’ai fait une chouette calibration, j’ai un poly de degré 3 mais ça me donne pas ce que je pense, j’ai des écarts !
Exemple bidon mais qui sert à argumenter

Avec 4 points, on peut avoir un polynôme de degré 3 qui tombe juste sur les 4 points et ça peut être suffisant pour l’info qu’on veut !

8 points, c’est plus compliqué de tomber juste …

Le poly est une tentative de régression mathématique pour passer par tous les points. Vu qu’on limite le degré (et qu’on ne rentre pas dans C, ensemble des Complexes, salut mes matheux sûrs), on sait que les chances de trouver une solution qui passe EXACTEMENT par tous nos points sont très très minces.

  • Donc après, plusieurs solutions.
    • Perso je joue un peu avec Excel/Sheets, je prends le polynôme que me sort l’outil sous forme a/b/c/d , je mets mes valeurs Tilt / SG et je modifie a/b/c/d pour ajuster pour avoir le moins d’erreur possible dans la zone qui m’intéresse (genre sur la plage 1005/1015 je veux être super précis ( à 0.001 près) et au delà de 1040 j’accepte 5 ou 10 points de différence. Ca prend du temps et ça sert pas forcément à grand chose mais ça occupe 🙂
    • La solution « 4 points : la flotte, 2 en bas, 1 en haut » et se dire qu’on suit surtout le plateau de fin de fermentation et qu’on aimerait avoir une DF pas trop loin de la vérité vu que de toute façon on va vérifier au Densimètre
    • S’en foutre et s’ouvrir une autre bière
  • J’ai saisi mon poly dans le iSpindel mais c’est encore tout daubé
    • Vérifier que c’est bien écrit
      • des points, pas des virgules
      • s’assurer qu’on est sous les 100 caractères (si version de FW < 6.4.1)
      • s’assurer qu’on a bien le bon polynôme, jusqu’au bout. Parfois, ça coupe la fin donc la partie avec le poids le plus fort (en tilt² ou tilt^3) n’est pas prise en compte donc forcément ça marche moins bien
      • Bonne habitude à prendre : saisir le polynôme sous la forme a*tilt^3 + b*tilt²+c*tilt+d et non pas comme il est proposé par les outils sous la forme d + c*tilt+b*tilt²+a*tilt^3. Comme ça quand vous regardez dans la configuration du iSpindel, vous voyez tout de suite si votre poids le plus fort est pris en compte
  • J’ai encore des questions
    • email : slammy@slammy.net
    • Twitter : @slammy
    • BrassageAmateur.com : Slammy




Toi aussi, fabrique ton iSpindel toi même !

J’en ai parlé dans un autre post, je l’ai plusieurs fois dit sur FaceBook, le plus simple, c’est de le faire soi même son iSpindel.

PCB Tout nu

Alors OK il y’a quelques barrières

  • Plus de 50 points de soudure à faire
  • Parfois à refaire parce que tu sais pas pourquoi mais ton Gyro marche pas ou tu as un faux contact
  • Difficile de sourcer en quantité unitaire (ou petite quantité)

Je vais en gros reprendre le post de Joey Joe Joe Jr mais adapté à l’Europe / la France.

Donc la liste de courses (on part du principe que vous avez déjà un fer à souder, de la tresse à dessouder, du fil à souder, idéalement une planche à clous pour laquelle je vais quand même mettre le lien etc)

  • Le cuivre (le PCB pour les gens techniques) : 2 solutions
    • Le Jeffrey (version 2.1) : Le lien vous emmène chez PCB Way, la quantité mini est de 5, les frais de port coûtent plus cher que les cartes. C’est celui que j’utilise depuis plusieurs mois pour tous les iSpindels que je fais. Il est facile d’utilisation, y’a pas mal de petits trucs sympas (on peut facilement limer, les supports de batterie sont « Surface Mounted » et pas traversants, tout est écrit dessus donc on ne se plante pas)
    • le CherryPhil (version 4.0) : il marche bien aussi, y’a encore plus de points de soudure à faire et les supports de batterie sont traversants
On habille un peu la bête
  • Les Wemos D1/ESP8266 (avec idéalement le mode DeepSleep)
    • AZ Delivery est une bonne source (c’est les mêmes qui fournissent Amazon) Je l’ai ai utilisé au début quand je faisais des petites quantités. Bonne qualité, livraison rapide.
    • Plein de vendeurs sur AliExpress : Fengyidz Huapengxing , WinWin , TenStar, All Electronics Mall Ceux que je liste là sont ceux que j’ai utilisé par le passé. Là ça vaut le coup quand on commande par 10/20/40. Attention, parfois de la perte au feu dans les livraisons, on ne sait pas pourquoi le D1 marche juste pas
  • Capteurs de température DS18B20
    • Là encore, AZ Delivery fait le job sur les « petites » quantités
    • Ali Express encore et toujours pour les grosses commandes WinWin est une bonne source TenStar aussi WavGat fait l’affaire
  • Diode BAT43
    • Amazon, Mouser, RS ou votre vendeur d’électronique local si vous avez (Attention, Mouser et RS ont des prix super intéressants … par bobine de 10000 unités 😀 )
    • Ali Express, comme d’habitude Kexinda par exemple
  • Résistances de 220k et 4.7k
    • POPESQ sur Amazon mais là aussi RS, Mouser, le magasin d’électronique du coin
    • Ali Express doit en avoir aussi, jamais fait
  • Chargeur de batterie TP4056 6 PINS (pas 4) idéalement USB C
    • Amazon est votre ami (en général c’est pas 5), faites bien attention à ce que ce soit du 6 PINs
    • Ali aussi c’est votre pote. HK FenTai étant solide
  • Gyroscope MPU6050
    • Gros gros warning sur celui là. Souvent, on ne sait pas pourquoi (enfin si, on sait, c’est tout fait pour par cher en Chine donc parfois le contrôle qualité il passe un peu en second, voire il se cache dans le décor) soit on se retrouve avec un angle de 0° permanent soit on a une variation d’une vingtaine de degrés là où on devrait en avoir 90. Donc faut soit choisir la Qualité (et donc le prix) soit être prêt à mettre des gyros au rebut (après les avoir dessoudés sinon c’est moins drôle).
    • Donc là encore, les Allemands sûrs de AZ Delivery pour les petites quantités
    • et Ali Express pour les containers (WinWin, YX Electronics)
  • Les petits interrupteurs SK-12D07VG3
    • Solution simple : Amazon
    • Après, RS, Mouser, Ali etc avec la ref SK 12D07VG3 on trouve.
  • Les supports de batterie (18650 Keystone)
    • Conrad en a , Amazon aussi Attention à bien prendre des versions Surface si vous bossez avec le PCB Jeffrey. Pour CherryPhil faut du traversant. (Si il vous faut des traversants, j’en ai encore quelques uns dont je ne fais rien, je peux vous les envoyer !)
    • Ali Express, comme d’hab BreakOut Technology, les best
  • Les batteries en 18650
    • Attention au poids ! Faut que ça fasse dans les 45/50g sinon c’est de la drouille.
    • Là aussi Conrad, Amazon, RS, Mouser OU le magasin de vapotage du coin. En effet, ce sont les accus utilisés dans plein de vapoteuses 😀
    • Encore et toujours Ali Express Basen Official sont plus rapides que ce qu’ils annoncent
  • Les Tubes pour mettres les iSPindels dedans
  • La planche à clous
    • C’est pour se simplifier la vie quand on positionne les pinoches à souder. Franchement au début je faisais sans, depuis que j’en ai une, ça m’a vraiment changé la vie ! Un modèle tout simple sur Amazon fait bien le job vu que les 2 PCBs ont été bien faits et ont des écartement standards.
Produits Finis

Voilà c’est le résumé, lancez vous maintenant. Ça ne revient pas cher du tout quand on le fait soi même, c’est juste que c’est une plaie de se taper les soudures d’équilibrer, de flasher etc.

Vous pouvez en acheter des touts faits sur iSplinder.eu (utilisez le code CBSB5 et allez lire l’article sur Comment Brasser Sa Bière

Les Geekeries Brassicoles

En fait c’est peut être les premiers éléments que j’ai regardé et développé quand je me suis lancé dans mon aventure de brassage amateur : les éléments électroniques de suivi, pilotage et asservissement. Tout ça me parlait histoire, déjà parce que bricoler c’est rigolo mais aussi parce que ça aide au suivi et ça permet la répétabilité …

Vu que ça intéresse pas mal de gens et qu’on trouve beaucoup de choses mais en Anglais, je fais cette page pour recenser un peu ce qui existe, ce que j’ai utilisé/fabriqué et mettre quelques « tips » pour les gens qui se lancent.

La Base : Le CraftBeerPi ou équivalent

Je dis « ou équivalent » parce que la version 3 de CBPi (le petit nom de CraftBeerPi) n’est plus trop mise à jour mais bon ça fonctionne.

Donc CraftBeerPi qu’est ce que c’est ? C’est un logiciel à base de Python qui se déploie sur un Raspberry Pi et qui permet (tout seul ou avec plein de plugins) de piloter à la fois le brassage (chauffe, pompes, agitateur etc) et la fermentation (pilotage de prises/relais pour lancer un frigo et/ou un élément de chauffe).

Soit ça se pilote en local avec un écran tactile (ou clavier souris) soit ça se pilote depuis une interface Web qui marche bien sur téléphone et tablette.

Donc il faut

  • Un Raspberry Pi (même un Zero ça fait le job mais bon)

Ensuite pour installer soit vous utilisez directement la branche de BrewChef soit vous suivez un Tutorial plutôt bien fait (mais en Anglais)

Avec un RPi tout nu, on peut faire des choses mais faut bricoler pas mal pour tout brancher. Pour améliorer ça, pas mal de gens ont développé des cartes d’extension pour simplifier les branchements. Celle que j’utilise en l’ayant faite moi même est celle de Justin A .

Ma version de la board de Justin

Elle permet

  • de brancher facilement (sur des borniers à vis) les capteurs de température « OneWire »
  • de sécuriser l’utilisation de SSR (Solid State Relay) et de relais simples sans trop tirer sur le nez du RPi
  • de lisser la tension de 5V qu’on fournit au RPi
  • d’avoir des borniers à vis pour tous les GPIOs qui sont rendus disponibles

Après, j’ai mis un écran, j’ai mis ça dans un boitier, j’ai fait plein de branchements mais je ferais un post dédié pour ça

C’est moche mais ça fait le job !

Il faut aussi que je fasse un post dédié pour les différents plugins que j’utilise (et/ou que j’ai modifié) :/

Des Alternatives à CBPi ?

Justin (encore lui !) avait envie/besoin de faire des trucs un peu sioux et ne pouvait pas le faire vu que CBPi n’est pas en vrai OpenSource.

Il s’est donc relancé dans un projet sur base de NodeRed (un « langage » de programmation très visuel et assez adapté aux flux de brassage), s’est rendu compte qu’il y’avait pas mal de gens qui faisaient de même et donc il y’a maintenant un groupe FaceBook qui regroupe tout ça. Perso j’ai fait une installation mais je ne suis pas allé au bout (au sens où je n’ai pas branché les capteurs de température etc) parce que mon install CBPi me va bien MAIS je me connais, et je finirais pas faire un test grandeur nature.

Il existe aussi des projets type BrewPi (avec Fermentrack), BrewPiLess ou BrewManiac qui tournent sur des plateformes plus petites et bien moins chères qu’un RPi (ESP8266, on en trouve à 2€ sur Ali) et qui permettent soit d’avoir juste un suivi/pilotage de la fermentation ou alors d’avoir un pilotage complet (chauffe/pompe puis fermentation).

LE jouet : le iSpindel

C’est quoi un iSpindel ? C’est un densimètre/thermomètre connecté. Ça permet de suivre en temps réel l’évolution de la densité spécifique d’un liquide et donc de suivre la fermentation de sa bière.

Comment ça marche ? La température bah y’a un capteur de température. La densité, un gyroscope/accéléromètre mesure l’angle de l’ensemble (un tube étanche qui « flotte » dans le liquide) et après calibration et étalonnage permet d’avoir de façon assez précise la densité en fonction de cet angle (grâce au fameux polynôme)

Après ça renvoie l’information (sous forme d’une trame JSON) vers soit un service Cloud (BrewFather, LittleBock et d’autres) soit vers un serveur local (CraftBeerPi avec le Plug In qui va bien ou un serveur générique TCP )

On rentre sous le capot (si ça vous intéresse)

Là on est sur un ESP8266 avec un code OpenSource (le repo) et plusieurs implémentations possibles.

Soit en mode warrior avec un berceau imprimé 3D et tout soudé l’un sur l’autre

Soit avec un beau PCB propre et des composants soudés en place. Là aussi, plusieurs écoles :

  • CherryPhil : le premier PCB que j’ai utilisé. Simple, efficace. Seul souci, le fait que le porte batteries doive être traversant, c’est une plaie à trouver d’une part et d’autre part ça oblige à une soudure super flush du capteur de température et du gyro sinon ça met des contraintes.
  • JoeJoeyJoeJr (OpenSourceDistilling) : Celui que j’utilise en ce moment (peut être celui que vous avez dans les mains ou que vous voulez acheter 😉 ). Le porte batterie est flush, y’a plein de trucs rigolos écrits dessus et surtout en bas y’a de quoi attacher des poids pour garantir l’angle 22/25 dans l’eau pure.

2 3 petits trucs :

  • je suis en train de chercher des « joints » type ceux qu’on trouve sous les bouteilles de soda pour améliorer l’étanchéité. J’ai eu 2 3 cas de liquide qui rentre dans le tube et donc qui met les mesures en vrac
  • Apprivoisez la bête : Faites un calibrage vous mêmes, travaillez votre polynôme, demandez de l’aide sur Internet (ou sur Messenger si je suis connecté). Une fois que c’est fait, vous verrez, c’est un super outil
  • J’avance tranquillement dans mon projet de répétiteur Wifi avec écran (largement inspiré du travail de Nautilis ). L’idée c’est de permettre de récupérer les infos au plus près et de renvoyer l’info sur un réseau local (ou pas). Aujourd’hui (25 Novembre 2020), ça récupère l’info, ça la stocke, ça l’affiche et ça s’accroche au réseau. Il me reste à mettre un petit serveur Web local pour afficher l’info sans même avoir un serveur et à implémenter les routines pour pousser l’info sur BrewFather, LittleBock and co. Ah et à finir l’impression 3D des coques. Après je mets tout ça sur GitHub/Thingiverse pour que chacun puisse se faire le sien.

Le Gadget : Le BrewBubbles

Le petit truc pour compter les bulles et donc suivre encore mieux sa fermentation.

Projet d’un autre passionné, BrewBubbles, encore basé sur ESP8266, c’est pas compliqué et super intéressant

la bête en action
Dans son emballage en impression 3D avec un capteur de température

Comment ça marche ? Une fourche optique voit passer les bulles (les cavitations) et convertit ça en Bulles Par Minute. Ça envoie ensuite l’info soit vers un CraftBeerPi (via un petit plugin) soit nativement vers BrewFather.

En option, on peut mettre 2 capteurs de température. Un pour la température « ambiante » (ou à l’intérieur du frigo) et un pour mettre dans le liquide (Moi j’ai pas fait, j’ai des iSpindel).

Ça se configure tout seul, c’est super propre au niveau du code et LBussy fait un gros suivi/support (via le forum HomeBrewTalk)

Première étape – Le matériel de base

En gros, la bière c’est de l’eau, du malt, du houblon avec des étapes où ça trempe, des étapes où ça chauffe et des étapes où ça fermente.

Donc la première étape ça a été d’acheter puis de modifier les 3 « bouilloires » (kettle en anglais) pour supporter le système HERMS.

A la base, les bouilloires sont comme ça :

Bouilloire 36 litres BrewFerm

Une grosse cocotte de 36 litres avec juste le trou en bas déjà percé pour monter un robinet (tout est en filetage 1/2).

Au global, j’avais besoin d’un HLT (Hot Liquor Tank), d’une cuve d’empâtage et d’une cuve d’ébullition.

Sur chacune, j’ai monté un capteur de température dans un doigt de gant donc emporte pièce et montage dudit doigt de gant. De la même façon, sur chacune j’ai monté un robinet « d’entrée » en haut pour gérer les recirculations. Un peu plus compliqué parce que j’ai percé haut sur la cocotte et donc dans la double épaisseur un peu.

Ébullition et HLT ont besoin d’un élément chauffant (suis parti du 2.5kW sur conseil de Hugh de chez microbrassage.com) donc j’ai percé 2 des cocottes avec un GROS emporte pièce et j’ai monté les résistances

Élément chauffant + filtre bazooka + doigt de gant du capteur de température

Sur le HLT, j’ai monté le serpentin qui va permettre le maintien en température du moût. Donc là encore, 2 trous à l’emporte pièce et montage à l’intérieur

Vue de l’intérieur du HLT

Une fois que tout ça a été monté (avec du joint et de la filasse), test d’étanchéité. Test qui m’a fait tout reprendre 2 fois (manque de joint, manque de filasse) pour avoir plus de fuite à froid au final

Test d’étanchéité

Prochain article : la partie électrique/électronique.

Le concept – HERMS

HERMS : Heat Exchange Recirculating Mash System. Acronyme barbare qui définit de façon « simple » le système sur lequel je me suis arrêté et que je suis en train de mettre en place.

A la différence du BIAB (Brew In A Bag = Brassage dans une chaussette ou un panier en place) où tout ou presque se fait dans la même cuve (ce qui fait qu’il existe plein de systèmes tout en un très bien conçus GrainFather, BrewZilla, HopCat and co), le HERMS (comme son copain le RIMS pour Recirculating Infusion Mash System) maintient la température du moût (Mash en anglais) pendant l’infusion, permettant de l’infusion MonoPalier alors que dans un tout en un ou en BIAB on fait du multi palier plus ou moins contrôlé en ajoutant de l’eau chaude au fur et à mesure.

L’idée aussi c’est de pouvoir piloter l’ensemble (avec un Raspberry Pi et CraftBeer Pi) donc en séparant les étapes, on peut toutes les surveiller et donc piloter.

8bbl Stainless Steel Brew Kettle With Herms Brewing System - Buy ...

Le début de l’aventure

Après avoir bassiné plein de collègues, éclusé le net, parcouru des forums, posté sur des groupes FaceBook, je me suis dit que je devrais quand même un peu documenter ce que je faisais pour monter ma nano/pico/micro brasserie à la maison et tout ce que je mets autour en geekeries.

On va faire ça via un blog parce que c’est so 1999 🙂